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Mourir en gardien de nuit pour finir en seigneur des Ténèbres...
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Mike Schmidt
Mike Schmidt

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Sam 30 Sep - 18:26



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Mars 1982, USA.

« Monsieur, il faudrait que je parle de votre fils. Il n'apporte que des problèmes. »

Le regard bleu du père se posa sur son garçon âgé de quinze ans. Ce dernier avait son visage pratiquement en sang. Il était mal en point et pour cause : il s'était battu. Mais il se fichait des remarques de son proviseurs et encore plus de ses parents même s'ils allaient sévèrement le punir. S'il avait hérité des yeux de son père, il avait les cheveux bruns comme sa mère. On lui avait cherché les noises en disant qu'il ressemblait énormément à sa maternelle et en précisant bien qu'il ressemblait plus à une femme qu'à un véritable homme. Ayant le sang chaud il ne s'était pas retenu de faire manger ses poings à ces malotrus qui avaient osé l'insulter de femelle, ce qui n’était pas une insulte en soi mais un adolescent de son tempérament avait toujours du mal à comprendre cela. Surtout qu'ils avaient osés lui donner une petite tape sur l'épaule ! Non mais pour qui ils s'étaient pris ? Pour ses potes ? Qu'est-ce qu'il ne pouvait pas supporter ces sales types des clubs sportifs qui se pensaient supérieurs aux autres tout simplement parce qu'ils avaient le droit à la bourse.

« Mike, qu'as-tu à dire pour ta défense ? » lui demanda son père avec son accent allemand.

Mike Friedrich, voilà comment on l'avait nommé. Le premier prénom étant américain comme sa mère, le second allemand comme son père. Mais comme il n'aimait pas son deuxième prénom on l'appelait tout simplement Mike. Il laissa échapper un léger soupire d'ennui avant de répondre en regardant le proviseur droit dans les yeux.

« Je suis venu, je me suis battu, j'ai vaincu. Je ne peux être que fier de moi.
-Vous voyez Monsieur Schmidt? Votre fils n'arrête pas de jouer son malin avec les autres élèves mais également l'équipe pédagogique. J'espère que vous ferez quelque chose pour lui. Sur ce, passez une bonne fin de journée. »

Mike et son père quittèrent les lieux. L'adolescent ne se retint pas de faire une grimace à la porte qui s'était refermée derrière eux avant d'accélérer le pas. Il n'écouta pas l'ordre de son père qui était de ralentir, ouvrit la portière de la magnifique Dodge Charger rouge, entra à l'intérieur, mit la ceinture de sécurité et croisa les bras tout en soupirant. Son père le rejoignit, mécontent.


« Tu devrais être plus gentil avec les autres, lui reprocha-t-il
-Mais je suis gentil avec les autres, mais ce sont eux qui ne sont pas sympathiques avec moi, se défendit Mike. Tout ça parce qu'ils ont réussi à entre dans un des clubs de sports composés que d'imbéciles et qu'ils vont pouvoir s'offrir de belles études mais également parce qu'ils sont purement américains ! Tu sais je ne me bats pas pour rien, tu sais qu'on vous insulte maman et toi ? Parce qu'une américaine a épousé un allemand ? Ce n'est pas de ta faute s'il y a eu la seconde guerre mondiale et puis il ne faut pas non plus abuser. «

Ha la ségrégation, elle commençait à disparaître depuis quelques années mais ce n'était pas pour autant que les étrangers ou les métisses ne se mangeaient aucune critique. Remarque, ses origines n'étaient pas son principal problème. Là, il se souciait surtout de son avenir. Alors avant même que son père n'ouvre la bouche pour faire tout un discours en quoi qu'il devait attendre et que dans les années à venir il n'y aura plus de soucis de racisme, Mike lui dit :

« Tu sais quoi, je crois que je ne vais me défoncer pour travailler dans la robotique. Tu vas voir ! Plus tard je vais réussir dans la vie et ça va clouer le bec à ces clampins ! «


Avril 1988.

« Mike, je suis enceinte. »

Telles furent les terribles qu’elle prononça, elle, Roxane Chester. Le jeune homme de vingt-et-un avait perdu de l’usage de la parole et n’osait même pas la prendre, de peur de dire une boulette. Regardant la jeune fille aux cheveux noirs il garda la paille de sa boisson dans la bouche. Qu’est-ce qu’il avait fait ? Encore une erreur. Son visage pâle devint davantage plus blanc. Il craignait les remarques de sa famille et surtout de son paternel. Que pouvait-il faire ? Demander à sa petite amie qu’il avait rencontré durant un bal de promotion d’avorter ? De telles paroles ne seraient pas digne d’un homme et encore moins d’un Schmidt. Il baissa son regard bleuté pour admirer la magnifique jupe vermillon qu’avait enfilé pour la soirée sa chérie.

« Mike, est-ce que ça va aller ? Tu peux me dire si je te gave. »

Oui, elle était un peu agressive mais le jeune homme pensait que c’était parce qu’elle avait du mal à s’exprimer autrement. Parfois elle le frappait à l’épaule et l’insultait d’imbécile mais sans plus, il y laissait passer. Par contre il en était autrement lorsqu’un homme sifflait la magnifique demoiselle. Sa famille la détestait en particulier sa sœur qui ne pouvait pas se la voir. En effet, Adeline n’arrêtait pas de le harceler pour qu’il rompt avec elle, ce qu’il ne souhaitait pas et fort heureusement qu’il ne l’avait pas fait puisqu’on venait de lui apprendre qu’il allait devenir père. Il ne pensait pas être papa aussi jeune et surtout en n’ayant pas encore terminé ses études, d’autant plus qu’il n’avait que très peu d’argent pour se permettre de les poursuivre en enchaînant des jobs.

« C’est que, je ne sais pas comment réagir… » avoua-t-il.

Le jeune homme leva la tête vers elle en reposant son soda avant d’oser poser la question :

« Tu veux le garder ?
-Ne serait-ce pas merveilleux ? répondit la jeune femme. Nous serons de vrais parents aimant, une vraie famille. A moins que… tu ne veuilles pas l’accepter. »

Elle lui posait un ultimatum : devait-il jouer le goujat et continuer ses études ou bien tout sacrifier pour elle ? Il avait souvent des problèmes avec son paternel, se disputant sans cesse avec lui et lui reprochant de ne jamais été avoir été là pour lui ; il n’avait pas envie de reprendre son modèle. Il allait devenir un vrai père, quitte à tramer toute sa vie pour pouvoir offrir à ses enfants tout ce qu’ils souhaitaient. Jamais il ne les délaisserait et il serait le « papa héros » que lui-même avait toujours attendu. Prenant les mains de sa douce Roxane, il lui sourit prêt à assumer le fruit d’une soirée un peu trop jouette.

« Je serais le meilleur des pères, je te le jure. »


13 Août 1988

Le bonheur ? Mike le cherchait encore, dans tous les recoins de la fête. Si sa belle-mère était folle de joie il en était autrement pour le reste de la famille. Caleb, son meilleur ami, avait été le témoin de son mariage mais il avait eu l’impression que celui-ci avait signé son arrêt de mort. Son beau-père, il avait cru qu’il allait le massacrer devant tout le monde pour avoir mis sa fille enceinte avant le mariage comme le vrai protestant puriste qu’il était. La famille Schmidt était ce qu’il y avait de plus déprimant : Adeline malgré les taquineries de son époux -et par la même occasion le frère de Caleb- tirait une tête de six pieds de longs. Sa mère était dans un coin et essayait de faire bonne figure avec les autres membres de la famille mais en vain. Quant à son père il avait refusé de venir pour la bonne raison qu’il ne voulait pas voir son fils faire une erreur.

Annoncer la naissance de l’enfant à venir avait été une rude épreuve pour le jeune métis : tout le monde lui avait reproché d’avoir accepté de le garder et de ne pas avoir poussé Roxanne à avorter. Il aurait ruiné sa vie selon eux mais leurs remarques désagréables lui rentraient dans une oreille pour en sortir de l’autre ; si au départ il s’était battu avec sa famille il faisait à présent preuve de patience. L’argent de ses études avaient fini par passer pour organiser le mariage et Mike avait pris rendez-vous avec son banquier pour s’endetter afin de pouvoir payer une maison. Il s’était engagé dans la police pour travailler.

Tenant sa dulcinée par la main, il l’entraîna sur la piste de danse. Le costume qu’il portait était magnifique et la robe de son épouse bien plus. Il lui embrassa les doigts avec un grand sourire, regardant amoureusement cette femme qu’il pensait avoir bien choisi.


« Je t’aime » lui glissa-t-il.

Elle ne répondit rien si ce ne fut qu’avec un grand sourire. Il l’attira à lui, passa sa main derrière sa taille et commença à valser : le bal s’ouvrait aux rares invités. Les projecteurs étaient sur eux et seul le témoin de Roxanne était émerveillée par le spectacle. La pauvre pleurait à chaudes larmes, émue par tant d’amour qu’émanaient les deux tourtereaux. Le jeune homme n’était pas un très bon danseur mais il avait accepté de prendre des cours avec sa petite amie pour lui faire plaisir. Mais alors qu’il pensait être tranquille avec la jeune femme il remarqua une silhouette les observer depuis la fenêtre de la salle de fête. Qu’était-ce ? Le temps de cligner des yeux elle avait disparu. Peut-être avait-il eu tout simplement une hallucination à cause de la fatigue.



24 Décembre 1988

Leur premier enfant était né, une petite fille que Mike traitait comme une petite princesse. Elle allait fêter avec ses parents et ses grands-parents maternels Noël. Le policier avait hâte, tant et tellement qu’il avait déjà décoré le sapin afin de faire la surprise à sa femme lorsqu’elle reviendrait de course. Et qu’elle surprise eut-elle lorsqu’elle vit le pauvre arbre surchargé de guirlandes et des de boules de toutes les couleurs. C’était assez triste pour le jeune homme : sa famille avait refusé de passer la fête avec eux et ça, ça lui restait au travers de la gorge. Peut-être devait-il s’éloigner finalement de cette famille qui ne lui voulait aucun bien. Il était certain qu’il sera heureux sans ses parents qui lui reprochaient d’avoir ruiné sa vie et surtout d’avoir gaspillé son argent pour épouser une « catin ». Fort sympathique de la part de Monsieur Schmidt qui s’étonnait que son fils ne vienne pas le voir.

Mike voyait sa vie de couple comme si elle était parfaite. Certes il faisait pratiquement tout, c’était même toujours lui qui s’occupait de la mignonne petite Ashley lorsque celle-ci pleurait la nuit mais aussi de ses couches, mais avoir une petite princesse était ce qu’il y avait de plus merveilleux à ses yeux.

Aujourd’hui le travail avait été difficile : il avait dû courir après quelques voleurs qui avaient profités de l’affabilité d’une vieille dame pour lui soutirer son portefeuille et ce fut après quelques coups échangés qu’il avait réussi à récupérer l’objet pour le redonner à sa propriétaire et passer les menottes à ces débutants dans l’art du crime. Faute d’heures supplémentaires Mike était conscient qu’il avait du retard pour retrouver toute sa famille et malheureusement personne n’avait répondu à ses appels téléphoniques, à croire que la ligne avait été coupée ou que sa femme s’était décidée à le bouder. Impatient de retrouver sa maison il regarda son collègue qui ne connaissait pas le principe des raccourcis. C’était presque à croire qu’il le faisait exprès.

« S’il-te-plait Joey, dépêche-toi, ma femme m’attend.
-Tu es pressé de retrouver ta dinde de Noël ? » gloussa son coéquipier.

Mike lui jeta un regard mauvais mais se tut : il était bien plus jeune et inexpérimenté que son partenaire, il se devait de rester courtois envers et s’écraser du mieux qu’il pouvait afin de s’assurer de ne pas être viré. Il demeura silencieux, écoutant les terribles musiques saisonnières qui passaient en boucle à la radio et qu’il allait devoir chanter en compagnie de sa belle-famille. Au bout de vingt minutes il arriva finalement à destination et ce fut avec un grand soulagement qu’il salua son coéquipier pour sortir du véhicule et se diriger près de la porte. Sans doute aurait-il dû rester à l’extérieur car lorsqu’il entra il fut surpris de voir Roxane qui avait les bras croisés et qui le regardait d’un air mauvais. Il se mordit la lèvre inférieure.

« Tu étais où ? demanda-t-elle furieusement tandis que ses parents apparaissaient en arrière-plan, la petite Ashley dans leur bras.
-J’étais au travail, répondit Mike comme si c’était une réponse évidente.
-Tu étais au travail ? Et tu n’as pas oublié la famille par hasard ? »

Le jeune homme ne répondit rien. Sa femme fit un signe à ses parents de s’en retourner dans le salon avant de lui demander de le suivre jusque dans la cuisine. Il n’eut autre choix que lui obéir, tripotant nerveusement du bout de ses doigts son insigne. Il savait qu’elle pouvait être dangereuse lorsqu’elle était énervée, ayant autrefois entendu des rumeurs comme quoi elle aurait fait saigner une camarade avec ses ongles. Il décida de s’excuser.

« Pardonne-moi ma Roxy ! Mais je te le jure, j’avais du pain sur la planche…
-Tu ne t’es même pas changé…
-Oui je sais, mais c’est ce que j’allais faire… Juste que… juste que le patron m’a dit de me charger des derniers abrutis que j’ai mis en prison…
-Et tu préfères les voleurs à ta propre femme et ton enfant ? C’est ça ?
-Nooon, mais… »

Il laissa échapper un soupire en laissant tomber ses bras, claquant accidentellement ses mains contre ses cuisses. Il avait même osé lever les yeux au ciel et cela, Roxane ne l’accepta pas et l’exprima par un regard meurtrier.

« Arrête de dire n’importe quoi. Tu sais que je vous aime toutes les deux et plus que tout ! Arrête de faire des simagrées aussi ! Il faut bien que je travaille pour que nous puissions vivre et ce n’est pas avec un seul salaire que nous allons réus… »

Contrairement à ce qu’il s’était attendu il se mangea une claque monumentale. Posant sa main sur sa joue il la caressa en tournant le regard vers sa femme, bouche bée. Elle n’avait jamais été aussi violente jusque-là, à croire qu’il avait poussé le bouchon un peu trop loin, toutefois elle aurait pu y aller de main morte afin de lui éviter une éventuelle trace. Il n’allait pas la lui rendre, ô que non, il ne se permettrait jamais de faire du mal à la gente féminine mais il ne trouva pas les mots, sans doute à cause du choc. Il baissa les yeux, silencieux.

« Monte te changer. »

Il fit la moue puis finit par obéir. Tout ceci n’était qu’une simple dispute après tout, n’est-ce pas ?


Novembre 1991

« Alors... alors... quelles sont les annonces dans le journal? »

Plusieurs années sont passées après qu'il ait promis à son père de travailler plus tard dans la robotique, quatre depuis qu’il s’est marié à Roxane. Ashley avait bien grandi et était devenue une adorable petite fille. Deux ans après elle était né Justin, un beau blondinet que Mike chérissait tant. Tout aurait pu aller pour le mieux dans le meilleur des mondes mais la vie en avait décidé autrement ; suite à une blessure qui avait risqué lui coûter la vie, Mike fut forcé de quitter les forces de l’ordre pour se trouver un travail dans un autre domaine. Aussitôt il s’était décidé à prendre une formation courte sur deux mois pour un boulot bien ingrat : gardien de sécurité. D'où lui était venue cette idée ? De l'un des amis de sa sœur aînée qui lui avait affirmé que c'était un travail plutôt sympathique quelques années plus tôt. Vu les dettes, il s'était décidé à demander une formation de gardien. De jour ou de nuit il s'en fichait tant qu'il avait un travail sous la main après. Cela faisait quelques mois qu’il espérait trouver un job et que la banque le laisserait un peu tranquille mais malheureusement pour lui ça faisait déjà cinq mois que la banque lui réclamait ne serait que quelques dollars et qu'il était également au chômage. Il fallait qu'il trouve quelque chose et vite. Enfin il tomba sur la page des annonces. Voilà qui était prometteur : de nombreuses entreprises proposaient des jobs pour une semaine environs. Souriant, il regarda chacune d'elles. Roxane avait bien eu raison de lui faire regarder le journal et non de faire des candidatures spontanées : partout où il allait il se faisait rejeter comme un moins que rien. Il avait besoin de travail, aussi bien pour rembourser ses dettes que pour éviter les tensions de son couple. En effet, tout allait de mal en pis, sa femme s’étant décidée à le frapper et à l’insulter chaque fois qu’il ne faisait rien à sa guise.

« Allez, un peu de sérieux Mimi. Il faut que tu te décides ! »

Il posa son index sur le papier.

« Plouf plouf, une poule sur un mur picotait du pain dur, picoti, picota, lève la queue et puis s'en va! ♫ Ha bah voilà! »

Après avoir choisi de cette façon l'annonce à laquelle il allait répondre, il la regarda un peu mieux. Il sourit, content d'avoir de la chance. Une pizzeria demandait un gardien de nuit pour la semaine qui arrivait. Payé cent-vingt dollars les cinq nuits, autant dire qu'il allait s'amuser à travailler pour ne gagner presque rien. Mais bon il n'allait pas cracher sur du travail. Il prit son téléphone, entra le numéro du Freddy Fazbear's et appuya sur l'icône du téléphone vert. Il attendit quelques secondes avant d'entendre une voix qui lui répondait.

« Oui allô ?
-Bonjour, c'est Mike Schmidt à l'appareil. Désolé de vous déranger lors de vos heures de travail mais je suis intéressé par l'un de vos postes... »


8 Novembre 1991 - Nuit 1 - 2 heures du matin.

La pizzeria avait fermé depuis quelques heures déjà. Sur l'horloge il était indiqué qu'il était presque deux heures du matin et autant dire qu'il ne s'était rien passé depuis qu'on l'avait laissé seul dans ce bureau mal éclairé. Avec sa casquette de travail, Mike regardait la pièce, plutôt mal à l'aise. Les lieux étaient lugubres, il comprenait mieux pourquoi le restaurant avait failli fermer pour mauvaise hygiène. Déjà que leurs machines nommées animatroniques étaient en piteux états et sentaient mauvais, alors autant dire que le bureau était pire. Il y avait trois écrans de télévisions qui ne servaient strictement à rien puisqu'il devait vérifier les caméras via une tablette qu'il avait du acheter -enfin c'était plutôt sa mère qui le lui avait offert- pour le travail. Si au début il s'était sentit serein dans cette pizzeria l'appel d'un étrange homme au téléphone lui avait arraché toute joie de garder ces lieux en pleine nuit. Bon, remarque, peut-être que son collègue n'était autre qu'un petit plaisantin... N'est-ce pas.

Il réfléchissait à toutes ces violences que lui faisait subir Roxane et commençait à juger ses actions. Est-ce qu’il pouvait se considérer comme étant un homme battu ? Mais est-ce que ça existait au moins des conjoints maltraités ? Comment se sortir de cette affaire ? Un instant il pensa au divorce mais l’image de ses enfants mais aussi de son banquier lui firent changer d’avis. Peut-être pouvait-il demander de l’aide à ses proches ? Mais lesquels ? Sa famille l’avait totalement oublié et il n’avait que de rares nouvelles de ses amis. Puis peut-être qu’il en était bien ainsi. S’il faisait du bon travail, peut-être n’aurait-il pas à supporter ces horribles coups qu’elle lui infligeait. Plus le temps passait et plus il perdait confiance en lui. Soudainement un bruit se fit entendre, comme celui d'un mécanisme. Fronçant les sourcils, le jeune homme prit sa tablette et l'alluma pour vérifier si dans toutes les pièces il n'y avait pas un intrus. Là, il remarqua que le robot qui était censé représenter un lapin, soit Bonnie, s'était déplacé. Son cœur commença à battre la chamade. Oui, on lui avait prévenu que les animatroniques bougeaient, le patron lui en avait informé, mais également qu'elles pouvaient être dangereuses, cette fois-ci par le type du téléphone. Il déglutit. Non c'était une blague, une énorme blague. Quel propriétaire responsable de restaurant allait s'amuser à laisser quelques dangereux robots dans un restaurant pour enfants ? Après y'a eu des soucis avant s'il avait compris mais... Oh non non! C'était une blague, une énorme blague ! Tiens, voilà que Chica, le poussin géant, venait de bouger également. Non, non, il ne fallait pas non plus s'imaginer n'importe quoi... Il entendit du bruit dans le couloir juste à côté de la porte ouest du bureau. Bien décidé à se prouver lui-même qu'il avait tort et qu'il ne devait pas avoir peur de ces choses-là, il se dirigea vers la porte en question et appuya sur la lumière du couloir. Il fit un grand bond sur place en voyant le lapin guitariste à quelques mètres de lui et par réflexe ferma la porte. Il recula, regarda la chose par la vitre et lui fit un énorme doigt d'honneur.

"Tu ne m'auras pas, sale ... sale truc !"

Un autre bruit derrière lui le fit retourner : voilà que par la porte Chica venait lui rendre également visite. Prit d'adrénaline rien qu'en pensant à sa peau, il récupéra le balai à côté de lui et poussa le poussin en arrière pour refermer également la porte. Oh non, il n'allait pas crever aussi jeune à cause de ces choses ? Il déglutit, éteignit la lumière du couloir ouest, se mit à prier et à regarder sa tablette. A six heures, il allait pouvoir terminer. A six heures, il allait pouvoir quitter ces lieux.



8 Novembre 1991 - 8 heures du matin.

"Ma chérie ! Je te jure ! Ces choses ont essayé de me tuer ! Elles étaient là, elles me regardaient par la vitre, désirant m'enfoncer un exosquelette ou de m'enfoncer dans un costume!  Elles veulent ma mort ! Je te juuure! Je ne veux plus y retourneeeer !"

Il était toujours dans son uniforme de gardien de sécurité ; à peine les six heures avaient sonné, que son patron avait fait irruption dans la salle et qu'il était libre de partir, Mike avait filé comme une étoile filante pour rentrer chez lui, ne prenant pas la peine de se changer. Arrivé chez lui il expliqua à sa femme toute l'histoire mais elle se moqua de lui.

« Ecoute chéri, je ne crois pas que des choses comme ces animatroniques peuvent souhaiter la mort de quelqu'un, lui dit sa femme. Elles n'ont pas de conscience.
-La voiture n'a pas de conscience et pourtant elle provoque beaucoup de morts par an, se défendit Mike. Elle est davantage plus dangereuse lorsqu'elle s'allie à l'alcool, lui-même dénué de sens et qui fait également des victimes lors des soirées ! Bonnie et Chica voulaient me tuer ! Ils étaient là à me regarder à travers la caméra mais aussi aux vitres, n'attendant qu'une chose : de me faire passer l'arme à gauche... »

Roxane lui tapota la tête et s'en alla sans dire un mot de plus. Le jeune homme, quelque peu dégoûté qu'on ne le croyait pas allait continuer à insister lorsque son impatiente épouse se mit aussitôt à le disputer :

« Tu devrais arrêter de lire des histoires de fantômes ou de regarder des films du genre Terminator. Les robots ou les objets tueurs n'existent pas sauf s'ils sont manipulés par les humains comme les revolvers. Puis c'est peut-être la fatigue qui te joue des tours. Allez, va te changer et va dormir un peu. Ça commence à bien faire cette histoire ! »

Mike se redressa et se dirigea vers sa chambre, épuisé. Peut-être qu’il avait rêvé… Mais par contre, qui était le dernier animatronique qui avait vaguement apparu dans les reflets e la vitre ?


9 Novembre 1991 - 5 heures 50 du matin.

S'il avait pu ne jamais revenir, il l'aurait fait mais malheureusement la banque l'avait appelé pour lui demander quand est-ce qu'il allait leur envoyer ne serait-ce qu'une petite somme d'argent donc il n'avait pas eu le choix : il avait été forcé de retourner dans cette pizzeria. Il avait peur, jamais il n'aurait cru qu'il allait être témoin d'un phénomène.... paranormal ? Il s'était un peu plus paré contre les animatroniques. Afin d'être sûr d'être éveillé toute la nuit il avait pris toute une réserve de café. Ah oui à présent il était complètement excité et il ne pouvait plus tenir sur place. Il regardait sa tablette et se jetait rapidement sur les portes dans l'espoir de ne pas se faire avoir. Mais malheureusement pour lui, il avait épuisé toute la batterie de nuit. Autant dire qu'il était dans le noir complet mais également sous le bureau pour se cacher d'éventuelles attaques. Il entendait  une petite musique, celle de Freddy. Il était dans le coin, il le cherchait pour le tuer. Le jeune homme regarda sa montre et priait pour que les quelques minutes restantes passent rapidement.

Il essayait de se faire le plus discret possible mais comment faire lorsque des animatroniques étaient à ses trousses et que rien que pourrait les arrêter puisque aucune porte ne pouvait à présent se fermer ? Il pleurait un peu et évitait de renifler bruyamment. Il hésitait entre fermer les yeux ou les garder bien grands ouverts afin de voir sa mort. Tenant fermement sa matraque et fixant le balai qui n'était pas loin et qui lui servirait d'arbre en cas de grande nécessité. Des bruits de mécanismes firent irruption dans la salle, ce qui lui donna un frisson dans le dos. Il serra sa prise sur son bâton de métal, prêt à se défendre. Il tremblait énormément, certes, mais il allait tout faire pour sauver sa peau. De plus est, les minutes s'écoulaient. Il allait pouvoir sortir, bientôt oui !

« Oh Seigneur, sauvez-moi... »

Il avait chuchoté cela malgré lui en voyant une énorme patte se poser devant lui. Non, là il fallait qu'il fasse quelque chose : si jamais Freddy retournait la table, il était fichu. S'il se baissait tout simplement pour l'attraper il ne pourrait ni fuir ni se défendre. En fait, ce bureau était une sorte de piège à rat. Mike se jeta dehors et plus précisément sur le balai pour le prendre. Il se releva et fit face au gros nounours.

« Tu ne bouuuuuge pas! »

Mais l'animatronique n'était pas venu seul : Chica lui tenait compagnie. Ou du moins, ce qu'il pensait être Chica puisque la pièce n'était illuminée que par l'Exit et les yeux de Freddy. Il déglutit et commença à donner des coups de balais en leur direction pour les pousser en arrière. Il tentait même de les basculer pour les faire tomber, espérant qu'ils ne sachent pas se relever. Mais contre toute attente, le piaf attrapa le manche du balai, ce qui le fit sursauter, et le tira vers elle. Il jeta un cri, oubliant toute fierté et toute virilité à ce moment-là : il allait mourir. Alors qu'il avait fermé les yeux et se débattait à l'aveuglette en pensant qu'il allait passer l'arme à gauche, Chica le lâcha et partit, accompagnée de son camarade. Mike laissé à l'abandon les observa s'éloigner et vérifia l'heure sur sa montre : il était six heures. Il se laissa tomber par terre et pleurer de soulagement. La lumière revint et une silhouette vint se placer à l'encadrement de la porte est.

« Monsieur Schmidt. La nuit s'est-elle bien passée ? »

Le jeune gardien de nuit regarda son patron, toujours larmoyant. Il balbutia quelques mots mais ne put lui dire qu'il était inutile d'engager un agent de sécurité la nuit puisque les animatroniques pouvaient se défendre tant il était secoué par ce qu'il venait de lui arriver. L'homme se dirigea vers lui, se mit à sa hauteur et lui frotta le dos.

« Hé bien mon garçon, qu'est-ce qui vous met dans tous ces états?
-C'est que... c'est que.... »

Bon sang, lui aussi allait le prendre pour un fou s'il lui disait qu'il avait failli mourir à cause de ces animatroniques.

« ....j'ai reçu un appel de ma femme... ma fille est malade... »

C’était bien évidemment faux, mais il préférait mentir que de se faire prendre pour un détraqué mental qui pensait que des objets lui voulaient sa mort. Il refondit en larmes en ayant l'image de Chica tout prêt de lui.

"Oh voyons, je peux vous comprendre. Vous êtes un vrai papa poule vous, je me trompe ? Allez la voir, elle a sans doute besoin de son papa. »



10 Novembre 1991 - 4 heures du matin.

« Je suis papa poule mais pas avec toi… dégage… »

Il donna un coup de balai à Chica avant de fermer la porte en vitesse. Mike essayait avec tant de bien que de mal de survivre en s'amusant. Il ne devait pas perdre son sang-froid et garder la tête sur les épaules. S'il commençait à paniquer c'en était fini de lui. Et plus les nuits passaient plus les animatroniques étaient actifs. Il laissa échapper un gros soupir de soulagement et regarda sa tablette pour vérifier où étaient les autres animaux. Il faisait attention à tout ce beau petit monde qui faisait rêver les enfants la journée et qui effrayaient les adultes la nuit. Il se jeta sur l'autre porte, alluma la lumière et fut content de constater qu'aucune de ces créatures ne l'attendaient. Soudainement, il entendit un cri strident : c'était Foxy. Rapidement, il ferma la porte et recula, entendit un gros "PONK!" et regarda sa tablette de nouveau, tremblant toujours.

"Bientôt, ce sera terminé, bientôt."



12 Novembre 1991 - 6 heures du matin.

"Et bien Monsieur Schmidt, vous avez fait du bon travail! C'est excellent, il y a eu aucun problème dans l'établissement je ne peux être que fier de vous."

Mike regarda son employeur, les yeux grands ouverts et bordés de cernes. Il n'arrivait plus à dormir la journée, pensant toujours que l'un de ces animatroniques allait se jeter sur lui. Il avait également peur des autres, craignant que l'on lui veuille du mal. Il avait croisé beaucoup de ses anciens camarades, de ses amis, et à chaque fois qu'il avait baissé le regard, préférant se mettre en sécurité sous sa couette. Enfin, c’était vite-dit vu que sa femme lui faisait du harcèlement psychologique, l’insultant de mauvais père. Pourtant il faisait de son mieux pour être un bon paternel.

« Voici le chèque qui vous revient de droit. Je sais que c'est peu mais si vous voulez gagner un peu plus je peux vous proposer quelques heures supplémentaires. Vous l'avez bien mérité, je sais que je peux vous faire confiance. »

Le gardien de nuit le regarda, sidéré. Non mais il voulait vraiment sa mort ? Il voulait voir son cadavre quelque part ? C'était ça, il y avait une conspiration contre lui : la banque avait sans doute signé un accord avec la pizzeria et lui demandait sa mort. D'accord, il devait rembourser une certaine somme mais ce n'était pas pour autant qu'il était prêt à se faire tuer. A moins que ce n’était sa femme… Il préférait largement être mis à la rue après avoir été quitté que de supporter ne serait-ce encore qu'une nuit de plus. Le propriétaire du restaurant remarquant son air gêné et son silence lui dit :

« Ah je vois, vous n'êtes pas trop pour une nuit de plus ? Dommage. Je vais demander à ce que votre collègue de jour le fasse à votre place. »

Non, il n'allait pas risquer la mort à ce pauvre gaillard ? Soudainement pris d'un élan d'altruisme, Mike répondit :

« Ha, non, je... je suis prêt à faire une autre nuit. Veuillez m'excuser c'est que je suis un peu fatigué..."
-Je vois, vous avez sans doute du mal à dormir à cause de votre dernier enfant ? Courage, il ne vous reste qu'une nuit avant le week-end! »

Il tapota sur l'épaule du jeune homme et retourna à ses occupations. Mike, quant à lui, se frappa la tête contre le mur, se demandant pourquoi il avait accepté ça. Parfois, il était trop gentil.



13 février 1993

Malgré les nombreuses fois qu’il manquait de mourir, Mike ne pouvait qu’accepter son terrible sort. Il n’avait pas la vie facile, voire même trop compliqué pour quelqu’un comme lui. Finalement ses parents avaient raison : il avait ruiné sa vie lui-même en épousant Roxane. Peut-être qu’il aurait été un goujat mais au moins il n’aurait pas à vivre avec la boule au ventre sans aucune interruption. En effet, si la nuit c’étaient les animatroniques qui désiraient sa mort c’était sa femme qui se chargeait de prendre la relève la journée en lui faisant mener une vie insupportable. S’il arrivait plus ou moins à esquiver les attaques des premiers il en était autrement en ce qui concernait la seconde. Le harcèlement psychologique se faisait de plus en plus rude et même parfois Ashley prenait exemple sur sa maternel en disant qu’il était stupide, quant au petit Justin, il ne comprenait pas toujours ce qui se passait et restait là à les regarder, s’amusant parfois d’un coussin sauvage jeté depuis l’autre bout de la pièce mais apeuré lorsque les voix tonnaient. Il songeait de plus en plus au divorce mais il pensait à ses enfants, se disant qu’il ne pouvait pas leur faire subir une telle chose. Il n’arrivait même pas à demander de l’aide à ses proches et encore moins à Caleb qui se trouvait être le gardien de jour de la pizzeria. Au final il acceptait son terrible train de vie même s’il savait que ça allait de moins en moins bien. La nuit il se sentait à l’aise avec les animatroniques, jouant presque avec eux. Il se fichait de mourir, c’était devenu un amusement que parfois se laisser traîner sur quelques mètres pour ensuite s’échapper et entamer une course-poursuite à quatre contre un dans les couloirs du restaurant.

Cette fois-ci, c’était le jeu final. Il en avait marre de tout, de ce job merdique mais aussi de cette femme qui l’humiliait. Foxy lui tenait par la jambe, le traînant ainsi par terre comme s’il s’agissait d’une vulgaire serpillère et le gardien de nuit se laissait faire, entièrement docile. Ah il s’en était mangé des coups de la part du renard et était un peu sonné mais cette fois-ci il n’avait pas envie de se débattre. Peut-être que s’il se faisait tuer le restaurant fermerait ses portes. Ce serait moche pour le patron et surtout pour son ami mais au moins personne d’autre n’aurait à subir ce qu’il avait vécu. Il s’amusa toutefois à regarder le plafond. Quelques ballons s’étant échappés des mains des enfants la veille semblaient fêter la mort à venir. Oui…. La Mort… La grande faucheuse… Il l’attendait impatiemment, prêt à l’accueillir à bras ouverts. Vingt-cinq ans… c’était jeune mais tant pis. La lumière s’éteignit de façon brutale et comme à l’ordinaire Freddy entama sa petite et joyeuse musique. Carmen… Oh oui… Il commençait finalement à bien aimer cette chanson. Chantonnant d’ailleurs en riant mais en larmoyant également, il sentit le renard mécanique tourner dans un autre couloir tandis qu’il plissait les yeux dans l’espoir de voir dans l’obscurité de la pièce les néons. Soudainement il sentit sa jambe glisser de l’emprise du pirate. Laissé sur le sol, continuant à chouiner mais en chantant, Mike se rendit compte que l’ours avait cessé de jouer. Puis soudainement il se sentit observé.

« Arrête de chanter, tu ferais presque pitié comme ça. »


Qui venait de lui parler ? Une femme, certes, avec une voix plus ou moins grave. Mais que faisait-elle, dans la pizzeria ? Quoique… est-ce qu’il était encore sur son lieu de travail ? Il faisait noir, tout noir, il ne voyait rien et cela l’agaçait et le froid le cinglait. Que se passait-il ? Il commençait à stresser. Il se releva en cherchant à l’aveuglette les murs à l’aide de ses mains mais ceux-ci semblaient être introuvables. Etait-ce ça la mort ? Il se pinça et grimaça en sentant la douleur.
©️ gotheim pour epicode
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Mourir en gardien de nuit pour finir en seigneur des Ténèbres...

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